mercredi 11 novembre 2015

le FILS DE SAUL Grand Prix de Cannes, plus que mérité


oui, oui, je sais, encore des jours d'absence mais je corrige mes fautes et j'arrive pour vous parler ce soir...
à chaud, à peine sortie du ciné, je partage avec vous mes impressions sur ce film horriblement cruel, terriblement réaliste et atrocement vrai...
Laszlo Nemes a fait le choix de nous montrer la vraie vie de camp de concentration d'Auschwitz, caméra à l'épaule, tout près de Saul, un pauvre juif, forcé d'accompagner les SS dans le processus d'extermination de prisonniers, qui, un jour, découvre parmi les corps anéantis par le cyclone B, le corps de son fils....
les 2 heures du film nous suivons Saul dans son combat de sauver le corps du garçon des flammes du four crématoire, il veut à tout prix l'enterrer...
Dans cette réalité à peine croyable, dans une situation sans issue, Saul tente, tant bien que mal, de retrouver en lui ce semblant d'humain qu'il était avant, avant que les nazis le fassent devenir un robot, un inhumain, un monstre...
que sommes-nous capables de supporter, de quoi sommes-nous capables au nom de la vie, au nom de la survie, ce sont de telles questions qui nous viennent en tête en regardant ce film vraiment réussi

il y en a eu des films sur la guerre, sur les camps de concentrations. Chacun d'entre eux traite le sujet à sa manière, la manière de Laszlo Nemes est encore différente. On ne voit pas grand chose, la façon d'aborder l'environnement est particulière, le réalisateur nous préserve de l'horreur en rendant flou le fond de l'image. Cependant, je finis par me dire que de ne pas voir est parfois pire car notre imagination fait le reste et l'impensable devient imaginable.
C'est un film sans concession, qui ne ressemble en rien à la Liste de Schindler, à L'enfant au pyjama rayé ou un autre Pianiste. Tout ici est brut, il n'y a pas de cliché d'un mauvais SS, d'un bon juif, car au regard de la réalité de l'enfer qu'ils vivaient tous, même le meilleur des bons polonais pouvait devenir un salopard de kapo.

Je suis Polonaise, je viens d'une petite ville située non loin de Auschwitz. A 11 ans, comme tous les enfants du pays, j'ai fait un voyage scolaire obligatoire dans le camps de Auschwitz Birkenau.
Devoir de mémoire
Cela fait 30 ans et pourtant, je m'en souviens comme si c'était hier.... Grâce ou à cause du film, les souvenirs pourtant imprimés, sont redevenus encore plus présents. Car Le fils de Saul nous montre tous les endroits du camp, on a droit à une monstrueuse visite guidée d'un endroit qu'on aurait tous préféré ne pas savoir avoir existé. Et pourtant, ces camps sont bel et bien là, ils ont été témoin et acteur de l'extermination des peuples haïs par Hitler. Sauf quelques (à mon sens) injustices de transcription de l'histoire, cet horrible film est une histoire d'un minimalisme impressionnant, troublant, qu'on est pas prêt d'oublier



ma note 9/10

2 commentaires:

Merci pour votre visite et ces quelques mots de partage :)